Nos Actions

Prise en charge psychologique des victimes de violences conjugales

Pour sortir de l’engrenage des violences conjugales, le parcours est semé d’embûches.

Un meilleur accompagnement psychologique des victimes est nécessaire. Notre association mise sur une aide de proximité au long cours, une procédure moins morcelée.

En 2019, 151 femmes ont été tuées par leur compagnon ou leur ex ;

Et selon l’Observatoire des violences faites aux femmes, 220 000 femmes majeures sont victimes de violences au sein de leur couple chaque année. 

Dans ce contexte, des personnes se battent pour aider ces femmes à s’en sortir. C’est le cas de l’équipe d’ALLIANCE PAYS D’ARLES :

Face à la violence conjugale, « les victimes sont extrêmement démunies, pire sous emprise selon certaines » affirme Valérie Ravoisier, directrice de l’association d’ALLIANCE PAYS D’ARLES . Elles sont maintenues dans un état de dépendance, où une peur permanente conjuguée à la perte d’estime de soi, qui les poussent à accepter « l’inacceptable ». Les aider à franchir le pas pour déposer plainte et entamer une procédure, qui pourrait mettre fin au cauchemar, est loin d’être simple. Plusieurs facteurs sont à prendre en compte.

Une fois la plainte déposée, le parcours entre la police, les associations, les assistantes sociales, les avocats et la justice est morcelé. Un écueil important, d’autant plus que la proposition de médiation pénale qui en résulte pose problème. Nous nous opposons à cette médiation : comment demander à une victime de trouver une solution avec son bourreau ? La victime est convoquée en présence de son agresseur, tous deux sont mis sur le même pied d’égalité. « Il est facile d’imaginer combien cette seule éventualité va freiner bien des victimes déjà fragilisées psychiquement comme physiquement » souligne la directrice. D’autant plus que la médiation suffit rarement. « Un homme violent ne se calme pas parce qu’on le lui demande » ajoute-t-elle.

Quelle que soit la cause de ses actes (une grande souffrance, ou la volonté exacerbée de vouloir dominer l’autre), une démarche de soins (voire une obligation thérapeutique) est nécessaire. D’autres procédures comme évacuer femme et enfants vers un autre département équivalent à déplacer le problème sans le résoudre et expose le plus souvent cette victime vers une destination inconnue et traumatisante !

Une meilleure prise en charge psychologique

Une meilleure prise en charge psychologique est d’une importance capitale, pour augmenter les chances de réussite autour de ce projet. Oser déposer plainte, franchir ce pas, demande une énergie et une détermination incroyables : « Avant d’y parvenir, les femmes font 5 à 7 fois l’aller-retour entre leur domicile et les services de police… » détaille V Ravoisier. La peur pour la plupart est devenue un compagnon quotidien. D’autres souffrent aussi du syndrome de Stockholm un attachement à leur bourreau, doublé de culpabilité. Pour subir autant de maltraitance, les victimes pensent inconsciemment qu’elles le méritent. Le déclencheur est souvent un acte de violence de trop, entraînant le sentiment que leur vie est en danger ou le fait de voir ses enfants témoins passifs de ces violences… La nécessité de rester en vie et de protéger ses petits est alors plus forte.

La manière de mener le premier entretien est importante. Il faut à la fois évaluer la gravité de la situation et les ressources dont la victime dispose, pour faire face aux conséquences de son geste. De lui va dépendre l’enclenchement des premières démarches, d’une procédure. C’est un parcours souvent long et pénible. « La victime doit se sentir soutenue, comprise, voire maternée parfois… » détaille la directrice. « La femme victime de violences est encadrée dans son quotidien, c’est un facteur rassurant qui l’engage à poursuivre sans se retourner ».

Il est essentiel de comprendre cette problématique et d’en connaître parfaitement les enjeux si l’on ne veut pas se laisser envahir par des contre-attitudes, ce que nous nommons dans notre jargon de psychologue des réactions contre-transférentielles qui sont le reflet des représentations liées aux femmes victimes. Dans un premier temps je décrirai les troubles dont souffrent ces femmes et les obstacles auxquels elles se heurtent puis je vous ferai part de l’accompagnement que nous réalisons. La prise en charge des femmes victimes de violences nécessite de s’interroger sur les causes de ce phénomène et sur la raison de son ampleur car nous aurons à travailler la question des violences avec les femmes accueillies afin que celles ci puissent en identifier les mécanismes et sortir de ce sentiment de culpabilité qui les habitent quand elles se présentent à nous.

C’est un travail de dentelle, on s’adapte beaucoup à la situation de chacune. C’est un accompagnement féministe, l’objectif est véritablement de resituer les violences qu’une femme a subi : elle n’est pas toute seule à les avoir subies, il y a un contexte, une stratégie des auteurs, une emprise qu’il faut déconstruire, tout un travail pour se libérer des violences. 

Les violences ont des conséquences sur toutes les sphères de la vie. On accompagne sur l’accès à la santé bien sûr : il y a beaucoup de troubles gynécologiques, mais aussi des conséquences sur l’alimentation, le sommeil…

La lutte contre les violences est un enjeu fort de la cohésion sociale et qui permet aux personnes femmes et hommes de renforcer leur capacité de citoyen-ne en étant acteur-trice de leur parcours, de permettre notamment aux victimes de se réapproprier leur place de parent afin de permettre aux enfants de ne plus être témoins de comportements de domination d’un parent sur l’autre. Les statistiques montrent que 50% des enfants témoins de violences intrafamiliales seront à leur tour auteur ou victime de violences intrafamiliales.

Nos missions

Alliance Pays d’Arles est un lieu d’accueil et de prise en charge psychologique de la famille et du couple. Un centre d’Information, de Formation et de Prévention.

Son objectif est de traiter de façon globale tout un système familial et individuel dans le cadre des problématiques de la Famille et de Couple. Avec une action spécifique identifiée par une convention sur la prise en charge des auteurs de violence conjugale. Nous travaillons en parallèle à des informations et des actions de prévention.

Alliance Pays d’Arles est composée d’une équipe qualifiée et pluridisciplinaire de psychologues cliniciens, psychothérapeutes, consultants psychologues, psychiatres et éducateurs spécialisés.

Elle possède un relais réseau local entre les professionnels et partenaires (Commune, Centre Hospitalier, CMP, CCAS, Associations (Capacité, CIDFF, CIQ Roquette, PRE, MomArles, …) SPIP, Gendarmerie, Police, Tribunal, Éducation nationale, …

Missions en détail

1) – Écoute et suivi d’adultes, enfants ou adolescent en souffrance psychique

2) – Suivi des familles dans le cadre de problématiques de violences conjugales

  • 2.1 – Suivi de victimes de violences
  • 2.2 – Suivi d’auteurs de violences faites aux femmes
  • 2.3 – Suivi d’enfants exposés ou impactés par les violences au sein du couple
  • 2.4 – Parentalité

3) – Prévention – Grand public

Action REPI Rencontre Parents Enfants Incarcérés.

4) – Nos actions spécifiques