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4) – Action REPI Rencontre Parents Enfants Incarcérés.
Dans la cohérence de son projet associatif, l’association Alliance Pays d’Arles a décidé d’ouvrir en 2016 le service REPI en s’engageant dans un partenariat avec les SPIP (Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation) de Marseille et de Tarascon.
Ses objectifs :
Établir ou rétablir la relation parent-enfant,
Soutenir le parent et engager une dynamique de responsabilisation parentale,
Identifier et atténuer les effets de l’incarcération sur les liens familiaux,
Assurer la gestion opérationnelle de la visite enfant/père détenu en milieu carcéral.
Le REPI intervient dans l’intérêt de l’enfant : l’équipe est attentive à ces enfants pour leur permettre de se construire et de s’épanouir dans leur histoire familiale particulière.
Il convient de réfléchir en amont à l’opportunité de la mise en place d’une telle rencontre pour l’enfant ; chaque situation s’évalue donc au cas par cas.
Un accompagnement spécifique
Les situations familiales sont complexes, ce qui entraîne des réticences à accepter l’action REPI de la part des mères et même des travailleurs sociaux.
Du fait de violences conjugales, de séparations conflictuelles, de rupture du lien père-enfant depuis des années, des représentations négatives du monde carcéral, le travail de prise de contact et de mise en confiance représente un temps considérable du suivi des familles.
Aussi si elle est importante, la visite au parloir quand elle se met en place, n’est qu’une étape de l’accompagnement.
Une telle action ne peut s’inscrire que dans la durée.
Paroles d’enfants
« C’est toi la dame qui va m’amener voir mon papa »
« C’est bien ici, y’a plein de jeux ! »
« On peut courir et jouer ensemble, c’est super ! »
« Je lis et tu me dis si je me suis améliorée »
« Mon plus beau cadeau ça serait de passer mon anniversaire avec toi »
« Ici on parle comme on veut, on ne partage pas le temps avec les autres »
« Quand on vient avec la famille, y’a plein de monde et on ne peut pas parler avec notre papa »
« si je ne pouvais plus venir, ça serait trop terrible. J’ai trop besoin de le voir »
« C’était trop bien, je reviens quand ? je vais demander à ma maman »
Constats des mères
– Certaines mères ont constaté un certain apaisement chez leur enfant depuis la mise en place des visites.
– Pour une famille au moins, le lien père/fils a permis d’atténuer les troubles du comportement chez le jeune garçon.
– Le travail avec le REPI a permis de mieux appréhender les tensions qui existaient entre l’enfant, sa mère et son beau-père. L’enfant était en effet pris dans un conflit de loyauté entre son père incarcéré et son beau-père.
– Le suivi amorcé en amont de la libération a aidé les enfants et la mère à progressivement faire une place au père.
Conclusion
Le REPI de l’association Alliance Pays d’Arles n’en est qu’à son démarrage.
Les débuts sont encourageants car l’action est bien accueillie par les différents interlocuteurs à l’interne du centre de détention.
Les pères qui ont fait la demande d’accompagnement sont pour l’ensemble contents que leur parole soit entendue.
Ils perçoivent l’action comme une reconnaissance de leur place de père et sortent satisfaits des entretiens.
Ils apparaissent comme des Pères, et plus seulement comme des détenus, des ‘mauvais’ compagnons, … Les questions de l’image du Père, de l’importance de la figure paternelle pour l’enfant, de l’impact des comportements sur la cellule familiale, sont abordées. Ainsi même si toutes ces rencontres n’aboutissent pas à une visite, elles sont l’occasion d’une réflexion sur leurs comportements et leur place dans la structure familiale.